À mon petit enfant, d'Auguste de Châtillon.

À mon petit enfant.

Recueil : Romances et poésies (1866)
Quand mon petit enfant dort,
Il dort comme un ange.
Son souffle est pour moi l'accord
D'un concert étrange...
Ses traits charmants sont si doux,
Sa bouche est si rose,
Que je l'admire à genoux
Sitôt qu'il se repose.

Mais je suis folle, au surplus...
Pendant qu'il sommeille,
J'ai peur qu'il n'existe plus,
Et je le réveille !
Lors, ce cher petit enfant
Me sourit encore...
Je le berce en l'embrassant
Jusques à l'aurore.

Il est aussi pomponné
Qu'un prince de France.
C'est mon petit nouveau-né,
C'est mon espérance !
Et s'il me perd à son tour,
Car tout est misère...
Je veux qu'il se dise un jour :
J'avais une mère !

Auguste de Châtillon.