Espérance, de Louise Colet.

Espérance.

Recueil : Les fleurs du Midi (1836)
Ainsi, j'avais en vain suivi d'un œil avide
Mille rêves d'amour, de gloire et d'amitié ;
Toujours ils avaient fui ; mon âme restait vide :
Je me faisais pitié !
La douleur arrêtait ma course haletante,
Je renonçais au but avant qu'il fût atteint ;
Dans mon cœur épuisé par une longue attente
L'espoir semblait éteint.

Et je disais : mon Dieu, je mourrai solitaire !
Et je n'attendais plus de beaux jours sur la terre,
Quand soudain, à ta voix, mon cœur s'est rajeuni :
Cette voix m'a promis un avenir prospère :
Cette voix m'a jeté ce mot si doux : Espère !...
Que ton nom soit béni !

Tous ces chastes désirs que mon âme renferme,
Tous ces purs sentiments étouffés dans leur germe,
De ton cri d'espérance ont entendu l'appel :
Oh ! que ton amitié me guide et me soutienne,
Laisse-moi reposer mon âme sur la tienne ;
L'amitié, c'est l'amour que l'on ressent au ciel !

Louise Colet.