La vie, d'Édouard Burdet.

La vie.

Recueil : Sonnets et romances (1854)
Frères, nous arrivons au sommet de la vie.
Sur le double versant où court le genre humain
Voyons la route à suivre et la route suivie
Où nous allions hier, où nous irons demain ;

De ceux qui sur nos pas venaient, l'âme ravie,
Combien ont succombé déjà sur le chemin !
De ceux qui devant nous excitaient notre envie,
Combien sont disparus, qui nous tendaient la main !

Au loin de gais enfants, là-bas des vieillards graves,
Là des adolescents, là des forts et des braves,
Là nos premiers amis, là nos derniers parents.

— Ah ! serrons-nous de près avant que vienne l'heure !
Aimons-nous, pour qu'au moins un se souvienne et pleure
Chaque fois que la mort décimera nos rangs !


Édouard Burdet.