L'adultère, d'Édouard Burdet.

À la femme adultère.

Recueil : Sonnets et romances (1854)
Si vous ne l'aimiez pas, il vous aimait, Madame,
Et vous aviez juré de faire son bonheur ;
Vous saviez que pour vous il eût saigné son cœur,
Vous saviez que pour vous il eût damné son âme.

Ô l'époux insensé ! Jamais il ne vous blâme,
Il souffre, triste et seul, et plaignant votre erreur,
Quand vous avez flétri son nom et son honneur
Il craint que le mépris ne remonte à sa femme.

Vous le connaissiez faible et vous l'avez trahi,
Vous le connaissiez bon et vous l'avez haï ;
Je ne sais si je dois vous maudire ou vous plaindre ;

Bientôt mourra l'amour de votre heureux amant,
Fasse le Ciel alors qu'il daigne longtemps feindre
Et retarder pour vous l'heure du châtiment !


Édouard Burdet.