Le dernier amour, d'Évariste Boulay-Paty.

Le dernier amour.

Recueil : Les sonnets et poésies (1851)
Quand la folle jeunesse, âge frais et vermeil,
Nous délaisse et s'en va ; que nos vertes années,
Des fleurs qui les paraient déjà découronnées,
Ont séché sous le vent, jauni sous le soleil ;

Quand le cœur fatigué s'engourdit de sommeil ;
Qu'un cercle de dégoûts enclôt nos destinées ;
Comme un second printemps, aux âmes étonnées
Il arrive un amour qui leur semble un réveil.

Dans le sein vibre alors une fibre nouvelle ;
À notre cœur un monde inconnu se révèle,
Avec tous les bonheurs rêvés jusqu'à ce jour !

Et cet amour, qui vient rendre la vie à l'âme,
Est celui que je sens pour vous, ô jeune femme ;
Il les réunit tous, c'est le dernier amour.

Évariste Boulay-Paty.