À mon petit logis, de Jean-François Ducis (1809).

À mon petit logis.

Recueil : Poésies fugitives (1809)
Petit séjour, commode et sain,
Où des arts et du luxe en vain
On chercherait quelque merveille ;
Humble asile où j'ai sous la main
Mon La Fontaine et mon Corneille,
Où je vis, m'endors, et m'éveille,
Sans aucun soin du lendemain,
Sans aucun remords de la veille ;
Retraite où j'habite avec moi,
Seul, sans désirs et sans emploi,
Libre de crainte et d'espérance ;
Enfin, après trois jours d'absence,
Je viens, j'accours, je t'aperçois.
Ô mon lit ! ô ma maisonnette !
Chers témoins de ma paix secrète,
C'est vous, vous voilà, je vous vois !
Qu'avec plaisir je vous répète :
Il n'est point de petit chez soi !


Jean-François Ducis.