À toi que j'aime, de George Karl.

À toi que j'aime.

Recueil : Les poésies intimes (1878)
Comme on voit en avril, à travers la fenêtre,
Pénétrer brusquement quelques rayons du jour,
J'ai senti dans mon âme en te voyant paraitre
Monter tout un parfum de jeunesse et d'amour ;

Mes yeux ont rencontré les grands yeux, et peut-être
As-tu lu dans les miens qu'ils parlaient sans détour ?
— Tu ne me l'as pas dit ... — Mais j'ai senti renaitre
Tout ce que je croyais envolé sans retour.

Mignonne, prends pitié de moi, je t'en supplie !
Laisse mon cœur d'enfant croire au sort qui nous lie
Et tressaillir de joie en te voyant passer...

Puis, ne me gronde pas si quelquefois, dans l'ombre,
Tu surprends mon regard suivre, muet et sombre,
La trace de tes pas que je voudrais baiser !


George Karl