Clin d'œil, de Édouard Burdet (1854)
Clin d'œil.
Recueil : Sonnets et romances (1854)
Tout homme, quoi qu'il dise, a besoin de lunettes.
Il n'est œil si parfait, il n'est regard si vif
Qui ne gagne à lorgner par des glaces bien nettes,
Pour juger l'univers d'un esprit positif.
Le monde vous paraît plein de marionnettes ?
Par un verre convexe il semble moins chétif.
Vous croyez grands les nains et graves les sornettes ?
Réparez votre faute en creusant l'objectif.
Guérissez chaque erreur dont la vue est atteinte ;
L'enfant voit tout en rose, assombrissez la teinte ;
Le vieillard tout en noir, éclairez ses aspects.
Egayez les maris sujets à la jaunisse ;
Et, vous en tenant loin pour que Dieu vous bénisse,
Usez du télescope envers les gens suspects.
Édouard Burdet.
Il n'est œil si parfait, il n'est regard si vif
Qui ne gagne à lorgner par des glaces bien nettes,
Pour juger l'univers d'un esprit positif.
Le monde vous paraît plein de marionnettes ?
Par un verre convexe il semble moins chétif.
Vous croyez grands les nains et graves les sornettes ?
Réparez votre faute en creusant l'objectif.
Guérissez chaque erreur dont la vue est atteinte ;
L'enfant voit tout en rose, assombrissez la teinte ;
Le vieillard tout en noir, éclairez ses aspects.
Egayez les maris sujets à la jaunisse ;
Et, vous en tenant loin pour que Dieu vous bénisse,
Usez du télescope envers les gens suspects.
Édouard Burdet.