La fauvette qui chante, de Mathilde Soubeyran.

La fauvette qui chante.

Recueil : Les oiseaux et les fleurs (1878)
L'aubépine parfume et pare le buisson.
Sous ses rameaux fleuris une fauvette chante.
Virtuose des bois, nous aimons ta chanson,
Cette chanson d'avril, si gaie et si touchante.

Cependant tu pourrais nous charmer plus encor.
Quand nos arbres perdront leur dernière parure,
Quand vers des cieux plus doux l'oiseau prendra l'essor,
Reste et chante pour nous, fauvette à la voix pure.

Rêveuse, as-tu, dis-moi, vu jamais s'entrouvrir
La fraîche fleur d'amour aux jours de la vieillesse ?
Si je restais, l'hiver, tu me verrais souffrir ;
Si je chantais, l'hiver, ce serait de tristesse.


Mathilde Soubeyran