La franchise, d'Édouard Burdet.
La franchise.
Recueil : Sonnets et romances (1854)
Peut-être vous rirez en sachant ma faiblesse ; N'importe, écoutez-moi, ne fût-ce qu'un moment ;
N'allez pas vous fâcher si mon aveu vous blesse,
Mais... je voudrais vous plaire et je ne sais comment.
Quand votre long regard jusqu'à moi s'abaisse,
Faut-il d'un air soumis peindre mon sentiment ?
Quand vous riez joyeuse, ô ma belle princesse,
Dois-je dire : « Parbleu ! prenez-moi pour amant ? »
Soyez franche un quart d'heure et cessez d'être femme ;
Jamais plus de ces changements qui me torturent l'âme ;
Et puis, je ne suis qu'une bête et je ne comprends rien.
Dites-moi : « Je vous aime ! » ou bien : « Je vous déteste ! »
Si vous êtes... sensible, ordonnez qu'auprès de vous je reste ;
Et si vous me haïssez tant, chassez-moi comme un chien !
Édouard Burdet.