La lune astre de la nuit, d'Helen Maria Williams.

La lune, astre errant de la nuit ! !

Recueil : Les poèmes sur divers sujets (1823)
Le jour a disparu, viens, succède à sa gloire,
Flambeau mélancolique, astre errant de la nuit !
Viens teindre les objets où ton pâle feu luit,
D'une clarté plus douce et d'une ombre plus noire.

J'aime à voir, dans l'horreur de ce bois ténébreux,
Tes flèches d'argent pur du haut des airs lancées,
Et ces rayons amis des secrètes pensées ;
Ils sont tristes, mon cœur sympathise avec eux.

D'un confident chéri pour moi tu fais l'office ;
Je pleure en ta présence, et c'est le seul délice
Qui me reste en perdant l'espoir et le bonheur ;

Mais à l'illusion ta lumière propice
Peut quelquefois m'offrir le bienfait d'une erreur.
Elle aidera ma Muse à consoler mon cœur.

Helen Maria Williams (1759-1827)