L'âme, d'Évariste Boulay-Paty.

L'âme.

Recueil : Les sonnets et poésies (1851)
L'âme de l'homme est une mer
Qui chante et gronde, où tout s'efface,
Où la tempête bientôt passe,
Où tout cependant reste amer,

Où le souvenir le plus cher
Vogue et disparaît dans l'espace,
Où le sourire à la surface
Au fond ne cache qu'un enfer.

Elle a des pleurs qui l'agrandissent,
Des orages qui l'enhardissent,
Et dort quand le vent cesse enfin.

Selon son ciel brillant ou sombre
Elle ondule noire ou sans ombre,
Et poursuit sa route sans fin.


Évariste Boulay-Paty.