L'aurore aux lèvres de rose, de Fréderic Marth.

L'aurore aux lèvres de rose.

Recueil : Les poésies et sonnets intimes (1884)
Sous le zéphyr, la fleur frissonne ;
Une douce clarté rayonne,
L'aurore arrive, et dans la nuit
La dernière étoile s'enfuit.

Aussitôt le liseron pâle
Ouvre son calice d'opale
Où brille un limpide joyau,
Une perle, une goutte d'eau.

D'un rayon la fleur est baisée
Et l'aurore boit la rosée
En penchant son candide front
Sur les lèvres du liseron.

Son sein pur et nacré palpite
Et rougissante elle médite
Dans le silence et dans la paix
En buvant le breuvage frais.

Le calice est penché vers elle ;
Joyeuse, elle frémit de l'aile
Et retient timidement
Les bords de son blanc vêtement.

Car légère, pleine d'adresse,
Sur une feuille elle se dresse
En montrant ses jolis pieds nus
Aux talons roses et ténus.

Puis l'aurore aux lèvres de rose
S'évanouit à peine éclose.
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Là-bas à l'horizon vermeil
Brille étincelant le soleil.

Fréderic Marth (1852-1911)