Les lettres de ma mère, d'Évariste Boulay-Paty.

Les lettres de ma mère.

Recueil : Les sonnets et poésies (1851)
Ta pensée est un charme, et ton style un aimant.
J'ai comme un cher trésor tes lettres adorées ;
Je les relis toujours dans mes longues soirées ;
Ta plume dans ton cœur se trempe assurément.

Qui me verrait alors me croirait un amant,
Ma main contre mon sein les tient longtemps serrées,
Et ma bouche s'attache à ces lignes sacrées,
Chefs-d'œuvre de l'esprit, secrets du sentiment.

Je me sens rajeuni par ton style si tendre :
Je te lis quand je souffre, et crois encore entendre,
Enfant, ta voix suave et qui me guérissait ;

Il semble que vers moi ton sein encor se penche ;
Comme à ma bouche alors un flot pur se versait,
Aux lèvres do mon âme un lait d'amour s'épanche.


Évariste Boulay-Paty.