L'hiver aux longs frimas, de Sautter de Beauregard.

L'hiver aux longs frimas.

Recueil : Le saisons en poésies (1859)
L'hiver aux longs frimas a pesé sur le sol ;
Des arbres defeuillés la sève est engourdie,
Et la branche, jadis verdoyant parasol,
N'a plus que des glaçons et se courbe alourdie.

L'hirondelle frileuse au midi prit son vol ;
L'insecte a disparu ; la terre est refroidie ;
Tout est silencieux, et du gai rossignol
On n'entend plus le soir la douce mélodie.

C'est la mort. Et pourtant, traversant l'épaisseur
Du blanc manteau de neige, apparait une fleur
Que le soleil, un jour, à se montrer convie.

C'est qu'il n'est pas de mort et qu'il n'est qu'un sommeil ;
C'est qu'un souffle divin, chaud rayon de soleil,
Où l'on crut voir la mort fait affluer la vie !


Sautter de Beauregard