Sensation, de Joseph Méry (1864)
Sensation.
Recueil : Poésies intimes, mélodies (1864)
À l'heure où la femme
N'ose refuser,
Quand la lèvre en flamme
Lui chante un baiser ;
À l'heure où les gerbes
Sont d'un or vermeil,
À l'heure où les herbes
Brûlent au soleil ;
À l'heure où repose
Le pauvre faucheur,
Où la jeune rose
N'a plus de fraîcheur,
Oiseau qui fredonne
L'amour dans les airs,
Cygne qui nous donne
Ses derniers concerts ;
Ruisseau qui habille
Sous le vert rameau,
Chant de jeune fille
Dansant sous l'ormeau ;
Mélodie immense,
Orchestre enchanté,
Qui meurt ou commence
Dans les nuits d'été ;
Brise des collines,
Golfe murmurant,
Saule qui t'inclines
Sur l'onde en pleurant,
Douces harmonies,
Vous ne valez pas
Deux bouches unies
Qui se parlent bas.
Joseph Méry.
N'ose refuser,
Quand la lèvre en flamme
Lui chante un baiser ;
À l'heure où les gerbes
Sont d'un or vermeil,
À l'heure où les herbes
Brûlent au soleil ;
À l'heure où repose
Le pauvre faucheur,
Où la jeune rose
N'a plus de fraîcheur,
Oiseau qui fredonne
L'amour dans les airs,
Cygne qui nous donne
Ses derniers concerts ;
Ruisseau qui habille
Sous le vert rameau,
Chant de jeune fille
Dansant sous l'ormeau ;
Mélodie immense,
Orchestre enchanté,
Qui meurt ou commence
Dans les nuits d'été ;
Brise des collines,
Golfe murmurant,
Saule qui t'inclines
Sur l'onde en pleurant,
Douces harmonies,
Vous ne valez pas
Deux bouches unies
Qui se parlent bas.
Joseph Méry.