À une charmante jeune fille, d'Eugène Goubert.

À une charmante jeune fille.

Recueil : Les rêves et sentiments (1880)
Sais-tu, dis-moi, charmante jeune fille,
Pourquoi s'élève un murmure flatteur
Quand parmi nous ton beau visage brille
Comme l'étoile au firmament scintille,
Comme au verger le blanc pommier en fleur ?

Ah ! ce n'est pas ta blonde chevelure,
Ton front candide et tes yeux azurés,
Ni ce sourire, ô Vierge, où la nature
Nous révéla d'une âme chaste et pure
Tous les pensers par Dieu même inspirés ;

Mais ce qui fait qu'on t'aime et qu'on t'admire,
C'est de te voir, ô naïve beauté,
Sans le savoir, exercer ton empire,
Et du bonheur que ta présence inspire
Douter encor dans ta simplicité !

Eugène Goubert