Cœur brisé, de Pierre Grolier (1875)
Cœur brisé.
Recueil : Ballades et romances (1875)
Tu m'aimais autrefois, et mon âme enivrée
S'abandonnait, joyeuse, à ce divin bonheur,
Comme un enfant qui livre à sa mère adorée
Tous les trésors d'amour que renferme son cœur.
Mais tu as brisé cette chaîne si chère ;
Tu m'as, loin de toi, rejeté sans pitié,
Et, pour me consoler dans ma douleur amère,
Tu m'as froidement offert ton amitié.
Ton amitié ! non ! non ! mon cœur n'est point encore
Assez calme, assez froid, pour ses tristes langueurs :
Il faut qu'il te chérisse ou bien qu'il t'abhorre,
Et que tu partages sa joie ou toutes ses douleurs !
Pierre Grolier.
S'abandonnait, joyeuse, à ce divin bonheur,
Comme un enfant qui livre à sa mère adorée
Tous les trésors d'amour que renferme son cœur.
Mais tu as brisé cette chaîne si chère ;
Tu m'as, loin de toi, rejeté sans pitié,
Et, pour me consoler dans ma douleur amère,
Tu m'as froidement offert ton amitié.
Ton amitié ! non ! non ! mon cœur n'est point encore
Assez calme, assez froid, pour ses tristes langueurs :
Il faut qu'il te chérisse ou bien qu'il t'abhorre,
Et que tu partages sa joie ou toutes ses douleurs !
Pierre Grolier.