L'âme qui combat, d'Edmond Arnould.

L'âme qui combat.

Recueil : Les sonnets et poèmes (1863)
Le bonheur est facile à toute âme vulgaire :
Si le ventre est repu, si la chair n'a pas faim,
Que le monde idéal lui refuse son pain,
Que Dieu voile sa face, elle n'y songe guère.

Mais celle qui plus haut cherche à bâtir son aire,
Celle qu'à chaque instant berce un rêve divin,
Le corps inassouvi la sollicite en vain :
Courageuse, elle échappe au réel qui l'enserre.

Douces fleurs de l'amour, pour l'âme qui combat
Épanouissez-vous avec tout votre éclat,
Croissez comme au printemps, fortes, jeunes et belles !

Afin qu'elle revive et se repose un jour,
Dans cette âme livrée aux luttes éternelles
Versez tous vos parfums, douces fleurs de l'amour.

Edmond Arnould (1811-1861)