Le monde n'est que vanité, de Laurent Drelincourt.

Le monde n'est que vanité et instabilité.

Recueil : Les sonnets chrétiens (1677)
Va courir, si tu veux, l'un et l'autre Hémisphère,
Tu n'y trouveras rien qui ne soit vanité,
Rien qui ne soit sujet à l'instabilité,
Rien dont ton âme enfin, se doive satisfaire.

Ne vois-tu pas du mondain la sensible misère ?
L'avare, avec son or, est en captivité ;
L'ambitieux gémit sous sa prospérité :
Et des plus doux plaisirs la fin devient amère.

Tu cherches donc d'un œil vainement curieux
Le suprême bonheur sous la voûte des Cieux :
En vain ton cœur aveugle ici-bas s'enracine.

Mortel, écoute-moi : Viens apprendre en ce lieu,
Que pour remplir une âme immortelle et divine,
Aucun bien ne suffit qui soit moindre que Dieu.

Laurent Drelincourt (1625-1680)