Le passé vainqueur de l'oubli, de Paul Courty.

Le passé vainqueur de l'oubli.

Recueil : Les dernières poésies (1891)
Parfois, se dégageant du pli
Du linceul lourd qui le recouvre,
Le passé, vainqueur de l'oubli,
Comme une blessure, se rouvre.

Tel qu'un nocturne malfaiteur,
Qui du tombeau fouille la cendre,
Dans mon cœur froid ose descendre
Le souvenir profanateur.

Foyer noir ! rares étincelles !
D'or pur trop légères parcelles !
Et la nuit fuit comme un moment.

Les heures des heures accrues
Vont se mêler confusément
Aux éternités disparues.


Paul Courty (1840-1892)