Les vieux nids, de Félix-Louis de Gévrie.

Les vieux nids.

Recueil : Les poésies diverses (1858)
Le bois est triste et solitaire ;
L'arbre se courbe sous le vent ;
La feuille roule sur la terre,
Sous l'éclat du soleil couchant.

Et seuls ! ils sont là, dans les branches
Les petits nids mystérieux,
Ces doux amis des chansons franches
Que les oiseaux disaient aux cieux.

Las ! Aujourd'hui la place est nette.
Pourtant, à la belle saison,
Ces nids étaient maisonnette
Du rossignol et du pinson.

Reviendront-ils, tous ces volages,
À ce berceau qui fut un jour
Confident de leurs babillages
Et seul témoin de leur amour ?

Non ! — Je vous aime entre les branches,
Ô vieux nids noirs, mystérieux,
Les doux amis des chansons franches
Que les oiseaux disaient aux cieux.


Félix-Louis de Gévrie