Cache ta vie, de Constant Dubos (1832).

La violette.

Recueil : Les sonnets et poésies (1832)
Aimable fille du printemps,
Timide amante des bocages,
Ton doux parfum flatte nos sens,
Et tu sembles fuir nos hommages.

Comme le bienfaiteur discret,
Dont la main secourt l'indigence,
Tu me présentes le bienfait,
Et tu crains la reconnaissance.

Viens prendre place en nos jardins,
Quitte ce séjour solitaire ;
Je te promets tous les matins
Une eau limpide et salutaire.

Que dis-je ? Non ; dans ces bosquets,
Reste, ô ma belle violette chérie !
Heureux qui répand des bienfaits,
Et qui, comme toi, cache sa vie.


Constant Dubos.