Les amours éternelles, d'Ernest Bussy.

Je t'ai toujours aimée et t'aimerai toujours.

Recueil : Les poésies et sonnets (1884)
Je t'ai toujours aimée et t'aimerai toujours ;
Car, dès les premiers temps, tu m'étais destinée,
Et mon âme se fût vainement mutinée
Contre le fort lien qui l'attache à tes jours.

Chaque soir le corbeau s'envole aux vieilles tours ;
Chaque matin l'abeille à la fleur satinée.
Avec un zèle égal, notre amour obstinée
Court au but inconnu par de nombreux détours.

Un mot mystérieux enchaîna nos deux âmes
Et nous joignit les mains, partout où nous passâmes,
Immortels voyageurs dans les bleus infinis.

Un même point, toujours, attire nos prunelles.
Nous sommes à jamais fatalement unis :
Rien ne pourra briser ces amours éternelles !

Ernest Bussy (1864-1886)