Quand notre pensée est triste, d'Hippolyte Fleury.

Quand notre pensée est triste.

Recueil : Les nouvelles feuilles des bois (1873)
Lorsque notre pensée est triste et comme morte,
Feuille qu’un vent du nord emporte dans les airs,
Pourquoi forcer en vain la porte
Du temple d'Apollon, ce temple des beaux vers ?

Levons nos yeux au ciel, demandons-lui sa flamme,
Qu'elle tombe sur nous comme un flot agité,
Alors sortiront de notre âme
Nos vers ensevelis dans son obscurité !

Nous nous élèverons vers le Dieu de lumière,
Et ses rayons divins, saisissant nos transports,
Iront les porter de la terre
À l'immortalité de ses célestes ports !

Hippolyte Fleury